Mes dernières chroniques relataient plus ou moins mon humeur néfaste en raison du manque de curling. Mais là, attachez vos tuques, ça n’a pas pris grand-chose pour que je mette mon décodeur en mode ‘’enregistrement intensif’’ pour toutes les parties de curling qu’il y avait à RDS ou TSN.
Dès le premier match féminin au Scotties, je me verse un scotch et je m’étends dans mon Lazy Boy pour voir les premiers gardes et contournements tant attendus. Et dès que la chance se produit, les matchs de l’Ontario à la télé sont temporairement mis de côté, car la caméra se tourne vers nos représentantes pour montrer les fins de bouts ! C’est toujours ce petit 30 secondes qui revient à toutes les 15 minutes qui me fait lever de mon siège ! Quand le diffuseur décide de nous montrer ce qui se passe sur une autre glace, d’habitude, ce n’est pas pour nous montrer un take out ouvert ! Il y a toujours de l’action ! Des fois on s’endort en regardant un bout à coup de garde et de take out, mais tout d’un coup, la caméra nous emmène sur une autre glace car c’est là que ça se passe !
Et quand je dis que c’est là que ça se passe, nos québécoises l’ont compris assez vite. No way que ces filles-là en étaient à leur premier Scotties ! Elles arrivent sur les glaces le sourire fendu jusqu’aux oreilles, elles affrontent des championnes mondiales sans avoir une parcelle de stress, les victoires commencent à arriver et puis BOUM ! Victoire contre PEI qui ne sont pas les dernières venues et puis BOUM ! Victoire contre Chelsea Carey qui remplaçait Tracey Fleury. Les filles n’étaient pas allées au Scotties pour Bunter (comme dirait l’équipe des chevaux).
S’enchainent les entrevues, les podcasts, les questions et Laurie St-Georges devenait la joueuse dont tout le monde parlait au pays ! La jeune femme de 23 ans (qui a sa page Wikipedia ce n’est pas rien !) a commencé à faire parler d’elle à cause de ses long cheveux blonds et ses allures de Elsa dans la reine des neiges. Elle a joué le jeu du début jusqu’à la fin et même dans le tournoi double mixte. Mais j’en retiens beaucoup plus que ça. Je lui ai personnellement écrit (sans trop donner d’indices sur le vrai Pierre Laroche car on doit être des centaines à lui avoir écrit de toute façon !) mais je n’imaginais pas un tel scénario par rapport à ce que Laurie et son équipe pouvaient réaliser selon les 4 points suivants :
- UNO : c’était la meilleure tribune que le curling québécois pouvait avoir pour un sport qui n’a pu être pratiqué cette année et dont les racines ne sont pas très bien ancrées au Québec. Je demanderais personnellement des redevances !
- DOS : L’étudiante en journalisme était plus à l’aise que les Carey Price de ce monde devant les questions de ces futurs comparses. Toute cette attention a tendance à drainer de l’énergie mais ça ne l’a pas affectée du tout.
- TRES : Tel un coach de hockey qui prend les questions des journalistes afin de ne pas attirer les regards sur ses joueurs, elle détournait l’attention de tous. Elle en prenait pour l’équipe, permettant à ses coéquipières de rester un peu plus en retrait et focusser sur leur performance. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être capable de performer tout en étant en avant-plan.
- CUATRO : J’y vais vraiment de mémoire ici, mais depuis l’instauration du format en Pool, je crois que c’était la première présence d’une équipe féminine québécoise dans la 2e ronde. L’avenir s’annonce prolifique pour cette jeune équipe qui a terminé son premier Scotties avec une fiche de 6-6.
Ensuite, nos étalons entamaient leur deuxième Brier (on exclut ici Martin qui avait plus de Brier à lui seul que tous les autres membres de l’équipe !) et ils connurent un excellent tournoi malgré qu’ils n’ont pas réussi à passer à la deuxième ronde. Avec une fiche de 4-4, quelque micros-détails ont fait changer le cours de certains matchs. Ils ont œuvré dans plusieurs matchs très serrés qui pouvaient aller d’un bord comme de l’autre. Les statistiques individuelles des joueurs ont aussi été assez impressionnantes, ce qui démontrait la grande qualité dans leur jeu. JF Trépanier, dont les anglophones commencent à être en mesure de prononcer son nom adéquatement, a d’ailleurs terminé la ronde préliminaire en tête des Leads au niveau des statistiques avec un 94%. On me dit qu’il n’a jamais passé près d’obtenir de tels résultats scolaires.
Mais c’est là que je me fâche. L’équipe avait des conférences zoom quotidiennes avec Curling Québec et les gens pouvaient poser des questions. Vous autres les amateurs, je m’attendais à plus de questions de votre part ! Vous aviez la chance de faire sortir les vers du nez de nos représentants ! Prochaine fois, let’s go au clavier. Finalement, moi qui s’efforce de mettre des questions PERTINENTES et ça fait la langue de bois… Tssss. Moi qui voulais simplement détendre votre atmosphère étant donné que vous étiez pognés dans vos chambres d’hôtel. Pierre Laroche qui se fait snober oui monsieur ! Mais Pierre Laroche riait devant vos malaises par rapport à mes questions et c’était tout de même ravissant. Mes questions sur la nourriture étaient très d’actualité, car il n’y avait pas de curling à la télé ces derniers mois, j’ai donc été résigné à écouter tous les épisodes des 19 saisons de Master Chef Australie.
Néanmoins, j’étais assez branché avec les gens de Curling Canada. On m’a dit que le skip Mike Fournier a presque vomi lors de son test Covid, alors que la tige a affronté le nez fracturé de JF Trépanier causé par une collision entre son nez et une clôture de baseball il y a quelques années. On me raconte aussi que Félix avait une légère blessure au bas du corps (bon ok un petit inconfort au genou) durant le tournoi ce qui ne l’a pas empêché de jouer du gros curling au Brier. Au moment d’écrire ces lignes, Team Bobébé était en action donc on espère que tout se déroule bien pour lui.
Pour revenir aux questions, on a senti un peu d’ouverture lorsqu’est venu le temps de parler des tournois Open dans la saison, tournois qui n’ont pu être présentés en raison de la Covid. Néanmoins, les joueurs ont parlé de leurs tournois favoris en restant vagues sur les anecdotes. Mais j’ai retenu certains tournois dont Charlevoix, qui est présenté annuellement en novembre et en même temps que la fête de Mike. Disons que des factures comme on a vu lors de leur dernière soirée au Brier doivent se produire assez souvent. Le tournoi de Kénogami aussi est ressorti, tournoi où la Grosse bière est à l’honneur, où le printemps se pointe à l’horizon et où les gars se mettent en chest sur la piste de dance pendant du Rage against the machine, tout ça à côté du mega baril de peanuts. Il y a aussi le tournoi de Sorel, qui se déroule pendant le Brier et où les matchs sont télévisés pendant le tournoi. On y retrouve parfois même un magicien qui se met du citron dans les yeux et qui déchire des billets de 20$ sans toutefois réussir à les recoller… Le fameux Glenmore Intermediate aussi, où les shooters en jello se promènent sur des cabarets et qui empêchent les joueurs de performer à la hauteur de leurs capacités… ! C’est aussi ça le curling. De décrocher et faisant un sport que l’on aime tout en sachant très bien que l’après-match est parfois plus le fun que le match en tant que tel !
Sur ce, je reviendrai sur les exploits de nos équipes double mixte ainsi que de nos équipes senior, catégorie qui est en train de devenir ultra compétitive sur la scène québécoise !